Plusieurs travaux récents menés en France et dans plusieurs pays européens (Bourdin et Torre, 2023 ; Lenzi et Perruca 2024 ; van Vulpen et al., 2023 ; Dijkstra et al., 2020) ont mis en lumière les conséquences politiques de la polarisation urbaine et l’accroissement des inégalités entre les grands centres urbains et les territoires peu denses confrontés à un déclin économique et au recul de l’Etat- providence. En France, le mouvement des Gilets jaunes en 2018, qualifié de révolte des habitants des territoires ruraux et périurbains est devenu un exemple emblématique et un cas d’école. Plusieurs auteurs montrent ainsi le rôle déterminant que joue le bien-être subjectif (ou plus précisément la satisfaction déclarée pour les conditions de vie) dans l’exercice du vote et les comportements
politiques (Liberini et al., 2017 ; Algan et al., 2020 ; Nowakowski, 2021). Cependant, les liens entre inégalités socio-spatiales et bien-être subjectif sont encore largement méconnus. Le principal objectif de cette thèse est de conduire une analyse des effets des inégalités socio-spatiales sur la satisfaction dans la vie telle déclarée par les individus, en France et en Europe dans une perspective d'économie publique appliquée (Alesina et al., 2004).